Les associations négaWatt et CLER-Réseau pour la transition énergétique soulignent l'intérêt de la pompe à chaleur pour les logements neufs ou bien isolés. Toutefois, elles mettent en garde contre leur installation dans les logements mal isolés et les passoires thermiques. Pour ces habitations, le remplacement d'une chaudière par une pompe à chaleur doit s'accompagner d'une rénovation thermique afin d'assurer un confort suffisant en hiver, sous peine de devoir installer un complément de chauffage.

Il ne faudrait pas croire que le remplacement d’une chaudière au gaz ou au fioul par une pompe à chaleur (PAC) suffit à rénover son logement. Pourtant, 70% des travaux réalisés grâce au dispositif d’aides publiques MaPrimeRénov’ ont concerné un changement de système de chauffage en 2021. En 2022, le dispositif n'a soutenu que 65.939 rénovations globales sur 669.890 rénovations énergétiques. Pour tout remplacement d’une chaudière par une PAC dans une passoire thermique, les deux associations négaWatt et CLER-Réseau pour la transition énergétique rappellent dans une note l’importance de combiner cette action avec une rénovation performante et efficace. "Sans action de rénovation énergétique, une PAC installée dans un logement mal isolé ne fonctionne pas ou très mal", tranchent-elles.
Comprendre simplement le fonctionnement d’une pompe à chaleur
Pour comprendre les limites de la PAC, il faut comprendre son fonctionnement. Une PAC permet de chauffer un logement grâce à une source froide en entrée de système. Il peut s’agir, selon les modèles, de l'air extérieur, de l'eau d'une rivière ou d'un lac, ou encore de la terre du sous-sol. En sortie, le logement comprend une source chaude : des radiateurs ou un plancher chauffant. Et entre les deux, la PAC comprend un fluide frigorigène dont les propriétés servent à produire la chaleur nécessaire à chauffer le logement.
L’astuce d’une PAC est de compresser le fluide frigorigène pour le réchauffer. "Le fluide bout à très basse température [le gaz R32 utilisé dans les pompes air/eau bout à -51,7°C, ndlr], donc on va l’évaporer grâce à la chaleur de la source froide, puis le faire passer dans un compresseur, explique Olivier Sidler, porte-parole de négaWatt, consultant indépendant en maîtrise de l’énergie. C’est comme la pompe à vélo : quand vous comprimez l’air situé dans la pompe, l’air s’échauffe." De la même façon, en comprimant le fluide frigorigène, sa température va augmenter. En passant dans un condenseur, il va ensuite transférer sa chaleur à l’installation de chauffage.
De cette manière, une PAC permet de chauffer l'eau du circuit de chauffage à 55°C. "C'est à la fois beaucoup dans les constructions...
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