Pour limiter les particules fines, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) mise avant tout sur le renouvellement du parc domestique, dont les performances sont très inégales. Avec un âge moyen d’équipement de 15 ans, son renouvellement par des nouveaux appareils présentant un rendement amélioré et des émissions plus faibles, doit s’accélérer.
Lors de sa combustion, le bois émet comme polluants principaux du monoxyde de carbone (CO), des composés organiques volatils (COV), des particules fines (PM2.5et PM10), des oxydes d’azote (NOx) et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Les émissions de ces polluants dans l’air varient en fonction du rendement de l’appareil, et de la qualité de la combustion, ces deux facteurs étant très dépendants de la conception de l’appareil. Ils sont notamment importants pour les installations peu performantes comme les cheminées ouvertes et les anciens modèles de cheminées à foyers fermés (inserts) et de poêles à bois.
Le bon usage de son appareil par le particulier a aussi une importance décisive. Pour limiter les émissions, le bois doit être secs sec (moins de 20% d’humidité relative), et être exempt de produits chimiques, de peintures, vernis etc…
En 2011, le chauffage au bois était responsable de 29 % des particules PM2,5 au niveau national, dont 27 % pour les seuls appareils domestiques et foyers ouverts. Les installations industrielles (chaudières biomasse collectives, et industrielles, chauffage urbain) subissant des réglementations d’émissions beaucoup plus strictes, elles ne sont responsables que de 2 % des émissions de PM2,5.
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Des installations de chauffage aux rendements médiocres
En 2012, 7,4 millions de ménages français utilisaient un appareil à bois. Les foyers fermés/inserts constituaient 47,2 % du parc, les poêles à bûches 23,6 %, les foyers ouverts 17 %, les chaudières à bûches 5,7 %, les cuisinières 2,8 %, les poêles à granulés 2,8 % et les chaudières à granulés 0,9 %.
Les rendements ont beaucoup évolué depuis l’an 2000 et le parc installé présente une grande diversité d’appareils. « Aujourd’hui, le rendement d’un appareil de chauffage au bois dans le parc existant est en moyenne d’environ 60 % ; pour une chaudière on sera plutôt vers 70 %. Mais les rendements des nouveaux appareils sont bien meilleurs », note Roland Gérard, Chef adjoint du service Bioressources de l’ADEME.
Fermer les cheminées pour mieux respirer
Si le rendement d’une cheminée ouverte traditionnelle n’est que de 10 % à 15 % en moyenne, les rendements des appareils de chauffage (poêles, inserts, foyers fermés) varient entre 40 % et 85 % suivant la génération des équipements. Les chaudières à bois présentent un rendement supérieur à 70 %, pouvant aller jusqu’à 94 % pour les derniers modèles. Mais le parc installé est globalement âgé, 15 ans d’âge moyen de l’équipement, avec un taux de renouvellement annuel d’environ 4 %, soit 25 ans pour le renouveler intégralement !
Avec des rendements supérieurs, les émissions de particules fines changent également considérablement. « Selon des estimations récentes, un foyer ouvert et un foyer fermé antérieur à 2002 émettent respectivement 97 et 91 kg de particules primaires par an, alors qu’un foyer fermé mis sur le marché après 2007 en émet 8 kg/an et un foyer fermé labellisé Flamme Verte 5 étoiles, 3 kg/an », note l’ADEME dans son avis Bois énergie et qualité de l’air. « On estime qu’il serait possible de diviser par 5 le nombre de particules en remplaçant le parc existant ; pour l’ADEME, la priorité est donc de renouveler le parc pour améliorer la qualité de l’air au plan national », insiste Roland Gérard.
Des aides pour les appareils labellisés Flamme Verte
Selon les chiffres de vente 2013, 528 200 appareils ont été vendus en France sur l’année. Ils comptaient pour 66,2% de poêles, 28,7% de foyers fermés/inserts, 4% de chaudières et 1,1% de cuisinières. Sur l’ensemble de ces appareils, 94,9 % étaient labellisés Flamme verte 4 ou 5 étoiles, donnant droit à un crédit d’impôt. Dans le détail, 92% des poêles, 97,6% des foyers fermés/inserts, 65,8% des chaudières et 76% des cuisinières présentaient l’un des deux labels.
Depuis le 1er janvier 2015, les appareils aux performances 4 étoiles ne font plus partie des appareils labellisés Flamme Verte. A la place, deux nouvelles classes de performances – 6 et 7 étoiles – entrent sur le marché (voir leurs performances). Pour inciter les particuliers à acheter les appareils les plus performants, jusqu’au 31 décembre 2016, l’acquéreur d’un appareil labellisé Flamme Verte 5, 6 ou 7 étoiles bénéficie du crédit d’impôt pour la transition énergétique de 30%, dans la limite de 8 000 € pour une personne seule et 16 000 € pour un couple. Pour en bénéficier, il doit faire appel à un professionnel qualifié RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Le crédit d’impôt est cumulable avec un éco-prêt à taux zéro, les aides locales de l’agence National de l’Habitat (ANAH) pour les foyers à revenus modestes, des certificats d’économie d’énergie (CEE) et le taux réduit de TVA à 5,5 %.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com
Excellent document pour des entreprises responsables
Merci pour ce point
Pour compléter on pourrait aussi evoquer les plans de protection de l’atmosphere qui rendent plus pressant le besoin d’utiliser des appareils performants .
D’ici 2018 les particules fines ne seront plus seules a etre observées avec les rendements , seront aussi etudiées les émissions des COV (Composés organiques volatiles) et des oxydes d’azote (NOx).