Une nouvelle étude parue dans la revue Nature pointe le le déclin préoccupant des populations de requins et de raies océaniques depuis 50 ans. Les scientifiques ont un suspect tout trouvé : la surpêche.
« Depuis 1970, l’abondance mondiale des requins et raies océaniques a diminué de 71% », alerte une nouvelle étude parue dans Nature qui a évalué l’abondance de 31 espèces de requins et raies. La situation devient critique. Désormais, 77% des espèces de raies et de requins océaniques sont menacées d’extinction. Ce, selon les critères de la Liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Le requin-taupe bleu a ainsi récemment été classé « en danger ». Le classement du requin océanique passe « en danger critique d’extinction ».
L’équipe internationale pointe du doigt la surpêche. Sur la période, la pression de la pêche a en effet doublé et les captures de raies et de requins ont triplé. « Les requins et raies océaniques sont exposés à un risque d’extinction exceptionnellement élevé, bien plus que n’importe quel oiseau, mammifère ou batracien, avance Nicholas Dulvy, professeur à l’Université Simon Fraser. La surpêche des requins et des raies océaniques compromet la santé de l’ensemble des écosystèmes océaniques, ainsi que la sécurité alimentaire de certains des pays les plus pauvres de la planète. »
Contrer l’extinction des requins et des raies
À ce jour, les États ont échoué à protéger la faune océanique. Aucun des vingt objectifs d’Aichi pour protéger la biodiversité développés par les Nations Unies n’a été atteint en 2020. Et les progrès réalisés pour les requins et les raies océaniques sont trop faibles. « Dans l’ensemble, notre analyse est peu réjouissante, mais certaines réussites en matière de conservation des requins apportent une lueur d’espoir », avance Sonja Fordham, présidente de Shark Advocates International, un projet de The Ocean Foundation.
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« Nous décrivons la reconstitution de plusieurs espèces de l’Atlantique nord-ouest, dont les grands requins blancs et les requins-marteaux, que des limites de pêche basées sur la science ont rendue possible. Des mesures de protection relativement simples peuvent aider à sauver les raies et les requins, mais il n’y a pas une minute à perdre. Nous devons de toute urgence prendre des mesures de conservation dans le monde pour éviter tout un ensemble de répercussions négatives et assurer un avenir meilleur pour ces animaux irremplaçables et extraordinaires. »
« Alors que nous l’avions initialement conçue comme une étude utile, nous espérons maintenant qu’elle déclenchera une prise de conscience rapide », conclut Nathan Pacoureau, auteur principal et chercheur postdoctoral basé à l’Université Simon Fraser.
Matthieu Combe