Les risques liés aux OGM portent principalement sur la fécondation d’espèces sauvages, conduisant à une dissémination incontrôlée des espèces cultivées. Par la sélection d’une ou deux espèces, les OGM risquent d’aggraver la perte de biodiversité dans les champs. Davantage encore si la dissémination a lieu de façon irréversible et contamine les espèces sauvage.
Au Canada et aux Etats-Unis, certains agriculteurs ont été condamnés après la contamination de leur champs par du pollen ou des semences issus du champ transgénique d’un agriculteur voisin. Les graines de colza peuvent germer jusqu’à cinq ans après avoir été semées. Si l’agriculteur décide entretemps de changer de type de culture, il est tout à fait possible que ses nouvelles cultures soient contaminées par des graines étant restées dans le sol. Ces graines peuvent également être transportées par un oiseau sur des kilomètres avant d’aller contaminer d’autres champs.
Les petits paysans se prêtent souvent des moissonneuses. La contamination peut alors se faire par des graines transgéniques restées dans la moissonneuse qui avait travaillé auparavant dans un champ OGM. La contamination peut également se faire par le pollen, par les insectes ou chez le négociant.
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Craintes formulées sur la fécondation d’espèces sauvages
Une plante transgénique ne peut pas féconder les autres espèces de légumes ou de fruit. L’interfécondation ne se fait que pour une même espèce ou une espèce très voisine. Le problème se pose cependant pour la contamination entre chaque espèce et son équivalent conventionnel, biologique ou sauvage. Par exemple, au Mexique, il semblerait sur le terrain que des cas de contamination de maïs sauvage par des variétés transgéniques existent bien, menaçant la biodiversité locale.
Une étude commanditée par le ministère de l’Agriculture de la Saskatchewan, au Canada, a révélé en 2001 que le pollen de colza Roundup ready peut se déplacer sur au moins 800 mètres. C’estt huit fois la distance recommandée par les autorités entre les cultures OGM et conventionnelles. Celle-ci a été orchestrée suite à la contamination d’une centaine de champs par des pollens transgéniques. D’autres disséminations sur le terrain ont été avérées. La dissémination se fait bien, la question est de savoir à quel point celle-ci est menaçante. La réglementation biologique européenne fixe un seuil de tolérance de contamination des produits transformés de 0,9%.
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Risques des OGM principaux : fin de la biodiversité dans les champs
Les cinq plantes les plus cultivées au monde sont, dans l’ordre d’importance, le blé, le riz, le maïs, la pomme de terre et l’orge. Elles représentent à elles seules plus de la moitié de la production alimentaire mondiale. La sélection des plantes pour leur rendement ou la résistance à une maladie dans l’agriculture moderne a engendré une perte de la diversité génétique en choisissant l’exploitation à grande échelle de peu de variétés de plantes. Les chances de remédier à l’apparition d’un nouveau champignon ou à des problèmes posés par des changements climatiques dépendent directement de la diversité des espèces végétales sauvages dont elles descendent auxquelles nous avons accès afin de faire des croisements.
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Les OGM, par la sélection d’une ou deux espèces, risquent d’aggraver le problème. Encore plus si la dissémination a lieu de façon irréversible et contamine les espèces sauvages…
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com