Fin mai, le ministre de la Santé, François Braun, a expliqué envisager la prescription prochaines de cigarettes électroniques « aux pharmaciens qui sont confrontés à ces fumeurs qui veulent arrêter ». Le remboursement de cette alternative à la cigarette classique pourrait se généraliser, au même titre que les patchs ou les gommes à la nicotine.
Certaines mutuelles accordent déjà un remboursement pour une cigarette électronique compris entre 30 € et 150 € chaque année. Et si demain il suffisait de se rendre dans une pharmacie pour obtenir le remboursement de sa cigarette électronique par la sécurité sociale? C’est le souhait partagé par le ministre de la Santé, François Braun, le 28 mai dernier lors du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro.
François Braun a précisé que le gouvernement réfléchissait à faire rembourser les cigarettes électroniques par la Sécurité sociale dans le cadre de son prochain Plan Tabac, prévu sur la période 2023-2028. « C’est sur la table », a-t-il confirmé. « Avoir des substituts de nicotiniques pour quitter le tabac, il faut le maintenir. C’est une prescription. D’ailleurs, j’envisage d’ouvrir cette possibilité de prescription aux pharmaciens qui sont confrontés à ces fumeurs qui veulent arrêter », a-t-il annoncé.
La vapoteuse, une aide pour arrêter ?
Malgré les doutes qui subsistent sur sa toxicité, la cigarette électronique pourrait ainsi devenir un outil du sevrage tabagique. La France compterait d’ailleurs déjà 3 millions de vapoteurs pour 12 millions de fumeurs.
La vapoteuse est-elle un bon moyen d’arrêter de fumer ? La question continue de faire débat, notamment au sein du Haut Conseil de la santé publique. Début 2022, l’autorité publiait un avis indiquant qu’il ne fallait pas considérer le vapotage comme un outil de sevrage du tabac. Selon l’institution, les preuves concernant l’efficacité des cigarettes électroniques sont insuffisantes pour proposer cette alternative aux fumeurs souhaitant arrêter.Cette position s’oppose diamétralement à celle de son voisin anglais, dont la politique plaide pour la mise en avant des alternatives aux cigarettes classiques dans la lutte contre les méfaits du tabac.
Bien utilisée, elle pourrait toutefois s’avérer être une aide précieuse selon les associations anti-tabac. « Quand on parle de sevrage effectivement, il y a un début, un milieu, une fin, qui peut permettre de sortir définitivement de la nicotine. Mais il faut perdre l’habitude de ce geste pour pouvoir s’arrêter définitivement, et surtout si on veut se sevrer, il ne faut pas être vapo-fumeur, c’est-à-dire fumer et utiliser la cigarette (électronique) en même temps », assure Loïc Josseran, médecin et chercheur en santé publique, président de l’Alliance contre le tabac sur France info.
Vers l’interdiction des « puffs » ?
Le ministre s’est toutefois dit favorable à l’interdiction des « puffs », des cigarettes électroniques à usage unique. Lancée en novembre par la députée écologiste Francesca Pasquini, membre du groupe Nupes, une proposition de loi vise à interdire « les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique ».
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L’adoption du projet pourrait être à l’ordre du jour dès la rentrée. « Nous allons avancer le plus vite possible en fonction de ce que nous permettent nos institutions », a assuré François Braun.