100 000 tigres vivaient dans la nature au début du 20e siècle. En 2010, la population était estimée à 3 200 individus, sans véritable recensement et ils ont perdu 93 % de leur territoire, selon le WWF. Parviendra-t-on à doubler cette population d’ici 2022, comme convenu à l’occasion du Sommet International du Tigre à Saint-Pétersbourg en 2010 ?
Le 29 juillet 2014 était célébrée la Journée internationale du Tigre. À cette occasion, le WWF réitère son appel pour que les pays de l’aire de répartition de ce grand félin réalisent un véritable recensement du nombre total de tigres sauvages.
En 2010, le chiffre de 3200 tigres à l’état sauvage était une simple estimation. « En 2010, plusieurs pays de l’aire de répartition du tigre n’ont pas pris la peine d’organiser de véritable recensement. Depuis, certains pays l’ont fait, d’autres sont en train de le faire mais pas tous. Il nous manque donc des données essentielles pour tenter d’estimer la population mondiale. Tant que nous ne saurons pas combien il y a de tigres sauvages et où ils se trouvent, nous ne pourrons pas savoir comment les protéger efficacement », analyseMichael Baltzer, Directeur de la Global Tiger Initiative du WWF.
Des recensements réguliers sont déjà faits en Inde, au Népal et en Russie. Des chiffres seront bientôt annoncés pour le Bhoutan, le Bangladesh et la Chine, qui mènent actuellement des recensements. Mais la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande, le Myanmar, le Laos, le Cambodge et le Vietnam n’ont encore entrepris aucun comptage.
Les recensements doivent commencer dès à présent. En effet, trois opérations de comptages sont prévues en 2016, 2020 et 2022. Elles sont indispensables au suivi des progrès réalisés vers l’atteinte de l’objectif « TX2 » qui vise à doubler le nombre de tigres sauvages d’ici 2022.
Doubler la population mondiale de tigres
Jusqu’à présent, de nombreux pays estimaient que le recensement des tigres était une activité chronophage et trop coûteuse. Cependant, l es ONG sont prêtes à travailler avec les gouvernements pour partager leur expertise technique et explorer les possibilités de financement. En effet, leurs fonds ont permis l’acquisition de nouveaux équipements telles que les caméras-pièges, lesquelles sont plus durable dans le temps et moins coûteuses qu’auparavant.
« Le motif dessiné par les rayures de chaque tigre est unique. Grâce aux pièges photographiques, il est possible d’effectuer un suivi des animaux, année après année, à l’aide des clichés. En utilisant des études de capture photographique à long terme dans des zones plus étendues et en identifiant les tigres connus grâce à leur pelage, nous sommes en mesure de déterminer avec plus de précision où sévit le braconnage » explique Linda Kerley, biologiste pour la Société zoologique de Londres.
En mars 2013, la confiscation d’un nombre sans précédent de parties de tigres et la multiplication des captures de bébés tigres orphelins dans l’Extrême-Orient russe faisaient craindre la disparition du tigre de Sibérie. Entre 30 et 33 tigres de Sibérie ont disparu de leur habitat naturel entre mars 2012 et mars 2013, alors que la population en liberté est déjà inférieure à 400 individus.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com