L’association 2022 ou jamais propose la tenue d’une primaire populaire à l’automne prochain pour préparer l’élection présidentielle. L’objectif est de trouver un candidat qui saura porter des ambitions écologiques, sociales et démocratiques jusqu’au second tour. Pour assurer sa légitimité, il sera choisi par les citoyens.
Quel candidat serait le plus à même de porter les valeurs écologiques, sociales et démocratiques lors de l’élection présidentielle ? Qui parviendrait à fédérer autour de lui un électorat assez fort pour avoir assez d’impact et rassembler un nombre satisfaisant de suffrages ? Si aujourd’hui le paysage d’une gauche éclatée ne permet pas de répondre à cette question avec aisance, l’association 2022 ou jamais a choisi d’agir. Elle propose la tenue d’une primaire populaire de laquelle émergerait « une candidature de rassemblement gagnante ». « On veut faire gagner l’écologie, la justice sociale et la démocratie en 2022 », annonce Camille Marguin, coprésidente de l’association. Vianney Louvet, coprésident, attend une « vague citoyenne qui fera basculer l’élection présidentielle ».
Les organisateurs envisagent que la primaire se tienne à l’automne prochain. « Sans cette primaire, aucun candidat qui se réclame de la lutte contre le changement climatique ne sera au second tour », alerte l’association dans un communiqué. De son côté, Mathilde Imer, précise que cette primaire sera « bien différente des autres ». Elle y voit « la solution pour éviter un accord d’appareil opaque dont les Français et les Françaises ne veulent pas ».
Dix « propositions de rupture » politiques
Le choix du candidat idéal ne se fera pas au hasard. Il sera conditionné au respect d’ambitions strictes. Ainsi, 2022 ou jamais a défini dix « propositions de rupture » aux allures de programme politique. Pour les définir, les organisateurs se sont inspirés des recommandations issues des luttes et protestations sociales de ces dernières années. Les gilets jaunes, et les revendications féministes ou antiracistes ont inspiré ces propositions.
Les deux premières « ruptures » sont écologiques. Premièrement, les partisans de la primaire populaire réclament une transition vers une agriculture paysanne et une « vraie loi climat ». Les cinq suivantes sont sociales. Toutes aspirent à l’égalité et le respect de la dignité humaine. Parmi ces propositions se trouvent la mise en place d’un revenu de solidarité dès 18 ans et le rehaussement du Smic. D’autres concernent le secteur de la santé. Elles demandent la revalorisation des salaires du personnel soignant et de mettre fin aux déserts médicaux. Les trois dernières « ruptures » sont d’ordre démocratique. Elles émettent entre autres le souhait de l’abaissement du droit de vote à seize ans et la reconnaissance du vote blanc. Sont également évoquées l’abrogation de la loi sécurité globale, l’indépendance du parquet et le remplacement de l’IGPN/IGGN par une autorité indépendante.
Primaire populaire et « justice sociale »
La société civile n’est pas arrivée seule à ces « propositions de rupture » qui ont tout d’un programme politique. Le Parti socialiste, La France insoumise et Europe écologie les Verts ont également pris part aux travaux. « Depuis plusieurs mois, chaque semaine, un »conseil des partis » se réunit pour s’accorder sur un socle commun », explique Samuel Grzybowski, porte-parole de la primaire populaire.
L’idée d’une primaire populaire séduit de nombreuses personnalités. Plusieurs membres de la société civile ont d’ores et déjà apporté leur soutien à sa tenue. Dominique Méda, économiste et marraine de l’initiative, est convaincue que « la primaire populaire est habitée par la nécessité de plus de justice sociale dans notre pays ». Comme elle, plusieurs personnalités telles que le réalisateur Cyril Dion, la gilet jaune Priscillia Ludosky, Julia Cagé, professeure d’économie à Sciences Po ou encore la politologue Fatima Ouassak affichent publiquement leur soutien. Sur internet, les membres de 2022 ou jamais appellent également à la mobilisation des citoyens. Au 11 mai, environ 20.000 personnes ont signé l’appel.
Chaymaa Deb