Le Capybara ou cabiaï, Hydrochoerus hydrochaeris, est le plus gros rongeur actuel. On peut se le représenter comme une « marmotte géante » ou un « hamster géant » de la taille d’un cochon. Son aire de distribution s’étend sur presque l’ensemble de l’Amérique du Sud.
Le capybara est un herbivore mangeant principalement des herbes et des plantes aquatiques. Parfois, les agriculteurs l’accusent de saccager les cultures de pastèques, riz, cannes à sucre et maïs qui constituent une partie de son alimentation. Il était autrefois beaucoup chassé par les éleveurs qui l’accusaient de manger l’herbe des prairies. Cette chasse a diminué, car ils ont finalement observé qu’il ne broutait pas les mêmes herbes que les vaches. Enfin sa chair, proche de celle des cochons, est très appréciée des amateurs de viande, mais les éleveurs préfèrent aujourd’hui en pratiquer l’élevage plutôt que de le chasser. Sa peau est également appréciée pour la fourrure.
Si le capybara est herbivore, il a la particularité d’être coprophage, c’est-à-dire qu’il mange ses propres excréments. Cela l’aide à mieux digérer la cellulose des plantes qu’il ingère pour en extraire le maximum de protéines !
Des menaces mineures, plébiscité en animal de compagnie
Les capybaras rencontrent la plupart de leurs prédateurs sur terre. Il s’agit principalement de pumas et de jaguars. Pour s’en protéger, le mâle marque son territoire. Pour ce faire, il dispose d’une glande frontale sécrétant une substance odorante.
Mais c’est avant tout dans l’eau qu’il se réfugie pour fuir ses prédateurs. Ses pattes palmées jusqu’à la base des griffes en font un excellent nageur. Malheureusement, il retrouve dans l’eau d’autres prédateurs, tels que le caïman ou l’anaconda. En dernier recours, le capybara dispose de deux paires d’incisives, larges chacune de 2 cm, qui permettent d’infliger d’importantes blessures.
Les prédateurs du capybara se raréfiant, les populations sont plutôt en augmentation. L’espèce ne figure donc pas dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Son statut de conservation est de « préoccupation mineure ».
Avec sa morphologie particulière et attrayante, certains américains l’ont adopté comme animal de compagnie. Plusieurs postent des photos sur les réseaux sociaux…
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Comment vit un capybara ?
L’espèce vit dans les forêts pluviales, les savanes en crue, les marécages, les prairies inondables, toujours à proximité d’eau. Il aime aussi le bord des lacs, des étangs et des rivières. On l’observe à l’état sauvage dans les forêts denses de l’Amazonie, au Panama, en Colombie, en Uruguay, en Argentine et dans les Andes.
Sociaux, les capybaras vivent en groupes d’environ 20 individus. Ces hardes sont constituées d’un mâle dominant, de plusieurs femelles et de leurs petits, ainsi que de jeunes mâles. Dans de telles conditions, il n’est pas rare que les jeunes d’âges divers soient confiés à l’un des adultes, mâle ou femelle. De plus, une femelle allaitante se laisse téter par tous les petits du même groupe. À la saison sèche, plusieurs groupes se rejoignent pour former des troupes temporaires plus importantes, pouvant atteindre une centaine d’individus.
Après une matinée sur terre, le capybara se rafraîchit souvent dans l’eau l’après-midi. Il peut y passer des heures, dissimulé dans la végétation flottante. Ses yeux, ses courtes oreilles noirâtres et ses narines sont situés haut sur sa tête pour lui permettre de voir et de respirer pendant qu’il nage. Ainsi, il reste souvent simplement le haut de tête émergeant de l’eau, comme les hippopotames.
Les capybaras femelles sont légèrement plus lourds que les mâles. Un capybara adulte mesure entre 1 mètre et 1,4 mètres de long et pèse jusqu’à 65 kilogrammes. La tête est grande et large avec un large museau ; les pattes sont courtes. La gestation dure entre 4 mois. Une portée donne naissance à 2 ou 8 petits, avec une moyenne de 4. Les petits sont sevrés au bout de 4 mois et atteignent leur maturité sexuelle à 18 mois.
Auteur : Matthieu Combe, fondateur du webzine Natura-sciences.com