Plébiscitée par plus d’un million de Français chaque année, la pêche est l’une des activités phares de l’été. Cependant, afin que ce moment passé au fil de l’eau reste respectueux de l’environnement, il y a quelques règles à ne pas enfreindre. Voici six points pour tout savoir sur la pêche, avant d’aller titiller le rouget.
Ça y est ! Les vacances estivales pointent enfin le bout de leur nez. Bientôt, la pile de paperasse qui s’accumule sur votre bureau ne sera plus qu’un lointain souvenir. À vous le farniente, et pourquoi pas en profiter pour tester de nouvelles activités. La césure de juillet-août serait peut-être l’occasion rêvée d’enfin accompagner vos amis Catherine et Hervé pour une journée pêche. Et ces derniers sont loin d’être les seuls à apprécier cette activité parfois injustement considérée comme surannée.
Selon la Fédération nationale de la Pêche en France, 1,6 millions de Français avaient leur carte de pêcheur en 2017. Mais avant de devenir le nouvel as du maniement de la canne à pêche brochett, un rappel de quelques règles est nécessaire.
1. Un bon pêcheur doit connaître les dates de pêche
Il faut le savoir, on ne peut pas jeter sa ligne à l’eau tous les jours de l’année sans se soucier de la réglementation. Comme pour la chasse, il existe des dates d’ouverture et de fermeture de la pêche, définies chaque année. Tous les plans d’eau où la pêche est autorisée sont répartis en catégories 1 ou 2.
Dans la catégorie 1, la pêche est autorisée du deuxième samedi de mars au troisième dimanche de septembre. Dans la catégorie 2, les pêcheurs peuvent exercer leur activité du quatrième samedi d’avril au dernier dimanche de janvier.
2. Il est obligatoire d’avoir une carte de pêcheur pour faire de la pêche
Ce n’est peut-être pas le point le plus évident lorsque l’on parle de pêche, mais pêcher rime avec encarté. En effet, tout pêcheur pour être en règle se doit d’adhérer à une association de pêcheur agréée. De plus, le pêcheur doit payer une redevance pour protéger le milieu aquatique. Enfin, avant d’attendre des heures que ça morde, c’est au pêcheur de vérifier s’il a bien le droit de pêcher là où il se trouve. Et pêcher sans carte n’est pas sans risque ! Le contrevenant dépourvu de carte s’expose à une amende pouvant aller jusqu’à 450 euros.
3. Respecter les tailles légales des captures, un respect essentiel de la biodiversité
Cela semble évident, mais tous les poissons, grenouilles ou autres crevettes ne peuvent pas être pêchés n’importe comment. Les plus petits des espèces doivent rester dans leur milieu, pour y continuer leur croissance, et assurer la pérennité de l’espèce.
Le Code de l’Environnement prévoit dans son article L.436-5 des tailles sous lesquelles les pêcheurs ont interdiction de capturer les espèces. Par exemple, nul ne peut pêcher un brochet de moins de 50 centimètres. Et une grenouille de moins de huit centimètres doit rester dans son habitat.
Lire aussi : Non à l’exploitation des poissons
4. Respecter les horaires de pêche
A l’instar de nombreuses activités, il existe des heures durant lesquelles la pêche est autorisée. De manière générale, la pêche est permise peu avant l’aube, une demie-heure avant le lever de soleil, jusqu’au crépuscule couchant.
Certaines exceptions peuvent néanmoins exister, notamment en ce qui concerne la pêche à la carpe. Par arrêté préfectoral, la pêche à la carpe peut parfois être ouverte de nuit sur certains cours d’eau. Mais cette règle n’est pas vérité générale, et il est bon de se renseigner en préfecture pour savoir si la pêche est autorisée ou non.
5. Un bon pêcheur ne doit pas utiliser d’appâts prohibés
En termes de méthodes de pêche, la réglementation est également très claire. En premier lieu, il est absolument interdit d’utiliser comme appât des œufs de poissons, qu’ils soient naturels ou congelés. Autre point : l’épuisette. En réalité, son utilisation est autorisée uniquement si le poisson a déjà été attrapé par la bouche.
Dans le même temps, certaines espèces ne doivent en aucun cas servir d’appât. Cela concerne les anguilles, mais également toute espèce qui risquerait de perturber l’équilibre de la biodiversité.
6. Le Code de l’Environnement peut sévir en cas de pêche irrespectueuse de la nature
En cas de non respect des règles de préservation de la nature, un pêcheur peut s’exposer à de très lourdes sanctions. La législation prévoit que toute personne qui polluerait – quel qu’en soit le motif – l’environnement est passible d’une peine. Cette dernière peut aller jusqu’à deux ans de prison et 18.000 euros d’amende.
La loi punit pénalement d’autres actions. Ainsi, intégrer des sandres ou des brochets dans une eau de première catégorie est passible de 9.000€ d’amende. Et détruire des zones de croissance ou d’alimentation sans en avoir l’autorisation peut coûter 20.000€ au fautif.
Auteur : Chaymaa Deb, journaliste du webzine Natura-sciences.com