En ce début mai, deux des plus grandes économies européennes atteignent leur jour de dépassement. Tout d’abord, l’Allemagne, le 4 mai, suivie de près par la France, le 5 mai.
Comme chaque année depuis 2006, l’ONG Global Footprint Network calcule et suit les jours du dépassement de nombreux pays à travers le monde. Cette année, deux puissances économiques européennes atteignent ce jour de non-retour début mai. L’Allemagne ne devance la France que de 24 heures. Les deux pays atteignent respectivement leur jour du dépassement les 4 et 5 mai, au même moment qu’en 2022. L’empreinte écologique des Français et des Allemands est donc restée équivalente à celle de l’année dernière.
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2,9 Terres nécessaires si la population mondiale consommait comme les Français
D’après les calculs de l’ONG, si toute la population mondiale consommait comme les Français, les ressources de 2,9 Terres seraient nécessaires pour subvenir à ses besoins. Pourtant, la France ne se trouve pas en haut du classement. D’après le classement 2022, basé sur des données de 2018, de Global Footprint Network, le pays consommant le plus de planètes est le Qatar, avec neuf Terres. Viennent ensuite le Luxembourg, avec un équivalent de 8,2 Terres et le Bahreïn avec 5,2 planètes. La France vient se placer à la 48e place de ce classement de 188 pays. Si nous faisons la moyenne de tous ces scores, en 2022, la population mondiale aurait consommé l’équivalent des ressources de 1,75 Terres.
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Dans son communiqué, l’ONG met en garde contre une économie française “insuffisamment préparée à l’avenir prévisible”. Steven Tebbe, PDG de Global Footprint Network déclare dans ce même communiqué : “Même si la France fait des efforts, notamment en matière de décarbonisation, de réduction des déchets alimentaires et d’élimination des voyages aériens nationaux, le pays est encore loin d’être apte à fonctionner dans un monde en proie à un dépassement persistant. Le fossé reste immense”.
Une empreinte écologique largement marquée par la consommation alimentaire
Selon les calculs réalisés par l’ONG, 29% de l’empreinte écologique française proviendrait de notre consommation alimentaire. Pour transitionner vers un mode de consommation durable, il faudra donc changer nos habitudes. Selon le WWF, ces changements peuvent s’effectuer dans nos repas quotidiens. Par exemple, en réduisant notre consommation de viandes et de produits transformés. Ou encore en concentrant notre alimentation autour de produits locaux et de saison.
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Dans ce but, Global Footprint Network a créé la plateforme “Power of Possibility”, ce qui signifie “Le Pouvoir du Possible” en français. Elle rassemble plusieurs solutions pouvant déjà être déployées à grande échelle. Ces solutions portent sur cinq “domaines clés” : la planète, les villes, l’énergie, la population et l’alimentation. Douze de ces solutions portent sur nos habitudes alimentaires. Celles-ci interviennent tout aussi bien au niveau de la production de notre nourriture que de sa consommation.
L’innovation pour faire reculer le jour du dépassement
Un autre axe de solution pour Global Footprint Network est le projet Food4Future. Il est réalisé en collaboration avec l’équipe Circular Food Systems du groupe Farming Systems Ecology de Wageningen University & Research et l’Institut de recherche sur l’agriculture biologique. Son but est de rendre notre système alimentaire compatible avec les ressources à notre disposition.
Pour atteindre cet objectif, le projet étudie les façons dont les innovations scientifiques peuvent être appliquées à la production alimentaire. Il se concentre par exemple sur les produits issus de la culture des microalgues, avec le projet Algae.bio. Le projet Royal Crab Boutique permet quant lui d’élever des crabes royaux en Europe en y reproduisant les conditions de l’océan Arctique.